Le trajet rendu agréable par un temps agréablement doux pour la saison, Asdrubell se surprit à admirer longuement le paysage. La vallée en contrebas offrait un spectacle magnifique : une cuvette naturelle dans laquelle l’on pouvait apercevoir une marre de belle taille était entourée d’un pan rocheux aux couleurs ocre, contrastant vivement avec le vert des conifères ayant passé la saison. Couplé de fragrances d’ambres et de mucus qui n’étaient pas pour lui déplaire, le lieu avait un gout de paradis. Un tel environnement semblait l’appeler s’arrêter pour prendre un petit repos ! Mais tel n’était pas l’avis de son destrier qui, commençant à trouver cette inactivité frustrante, jouait des muscles en piaffant d’impatience.
Ressentant les désirs de son compagnon de voyage, il relâcha la bride et donna des talons. Au quart de tour, son destrier parti au triple galop sur le chemin de terre. Dévalant les lieues à un rythme effréné, le paysage si agréable prenait un air de flou artistique. Bientôt, les pointes du château de l’ordre pointaient à l’horizon.
Voyant cela, il tira sur la bride et décéléra l’allure. Déjà, l’on voyait la herse se dresser fièrement pour barrer la route à tout voyageur. Voilà maintenant quelques temps qu’il n’était plus venu ici… le territoire ayant eu besoin de lui. Mais ayant reçu une missive, il n’avait pas perdu de temps pour empaqueter ses affaires de novices et sceller don cheval pour gagner la forteresse. Mais en tout ce temps, il craignait avoir bien changé. Lui qui naguère affrontait chaque nouveauté ou rencontre avec le sourire, avait maintenant appris la dure réalité par le biais de la politique. Tromperie, mensonges et trahisons… tel était le lot de tous dans ce domaine. Dès lors, il avait appris à se montrer soupçonneux et froid. Mais ai moins, il espérait ne pas devoir se comporter ainsi en ces lieux.
Arrivé devant la herse, il sauta à terre et prit son compagnon par la bride. Scrutant la cour, il éleva la voix pour se faire annoncer.
Il y a-t-il quelqu’un ? J’ai reçu missive m’enjoignant de revenir icilieu…